Lorsque notre organisme est confronté à des carences alimentaires, les nutriments essentiels viennent à manquer et le fonctionnement de notre corps peut être mis à rude épreuve.
Face à ce type de situation, les bactéries qui constituent notre microbiote intestinal – élément essentiel au maintien en bonne santé – auraient développé un formidable phénomène de coopération. Ce mécanisme a été découvert chez la drosophile melanogaster, plus connue sous le nom de mouche du vinaigre, révèle une équipe de recherche qui travaille au laboratoire du comportement et du métabolisme au sein du centre Champalimaud de Lisbonne.
Un échange gagnant-gagnant pour les deux communautés bactériennes
Leurs résultats, publiés le 25 août dans la revue nature communications, montrent que deux bactéries très abondantes dans le microbiote intestinal de la mouche, Acetobacter pomorum (Ap) et Lactobacillus plantarum (Lp), ont recours à des échanges de nutriments… leur permettant de surmonter des situations de malnutrition !
En établissant cette relation d’alimentation croisée, la communauté bactérienne peut s’adapter à des changements alimentaires drastiques, et continuer de croître dans les intestins d’animaux dont le régime alimentaire est dépourvu de certains nutriments essentiels.
Les bonnes associations de bactéries peuvent rendre le microbiote résilient aux perturbations alimentaires, ce qui explique pourquoi certaines personnes peuvent être plus sensibles à la teneur en nutriments dans les aliments que d’autres », explique dans un communiqué Carlos Ribeiro, auteur principal de cette étude.
Surtout, ce mécanisme est un bel exemple de la façon dont la nature établit des « économies circulaires », où rien n’est gaspillé, et tout le monde est gagnant.